Le projet s’inscrit dans la politique de la Ville de Luxembourg pour améliorer et stimuler la mobilité active entre quartiers voisins et au-delà des vallées et versants verts qui caractérisent la capitale.
Cette connexion piétonne et cycliste qui vise à relier les trois quartiers de Cents et Weimershof sur les hauteurs et de Neudorf dans la vallée entre les deux, est pensée non seulement comme une opération douce sur le plan de la mobilité mais également pour tous les aspects qui la composent, dont celui de sa relation respectueuse à la nature environnante.
La passerelle de 200 m de long, développée en co-création avec NEY et JSE, ingénieurs respectivement en stabilité et en techniques spéciales, est dans ce sens conçue comme un ouvrage d’art filigrane, limitant les interactions tout au long de sa mise en oeuvre sur les versants boisés à préserver au mieux.
Elle est ainsi suspendue par des câbles à partir de trois points : les deux culées, points d’arrivée sur les plateaux, et un pylône de 70 m à partir de la vallée, à la lisière des deux versants boisés. Ces trois points définissent le dessin asymétrique des câbles principaux de 136 mm, qui suivent les efforts à reprendre et à transmettre aux trois appuis. Les câbles secondaires de 20 mm, portant le tablier d’une largeur utile de 4,5 m, sont triangulés de manière à améliorer la rigidité de l’ensemble et le bon maintien du tablier d’une épaisseur moyenne de 25 cm seulement.
Les supports des câbles principaux aux culées sont ouverts vers le ciel et cadrent l’accueil des utilisateurs sur la passerelle ; la pile centrale prend par contre la forme fermée d’une tête d’épingle par laquelle le fin tablier passe tel un fil à coudre reliant les deux plateaux.
La tour d’ascenseur reliant Neudorf aux deux plateaux est détachée de la passerelle d’un point de vue architectural et structurel, une distance de 4 m sépare les deux objets qui ont chacun une identité propre tout en établissant un dialogue cohérent. Le pylône est fin, de couleur claire tandis que l’ascenseur se lit comme une forme monolithique élémentaire rectangulaire, une sorte de campanile également opposé avec sa couleur plus sombre.
La forme de cette tour de 60 m découle des dispositifs fonctionnels et techniques propres au bon fonctionnement de l’ascenseur d’une course de 50m. La cabine comporte deux portes en vis-à-vis, facilitant une marche toujours en avant aux cyclistes. A Neudorf la porte de la cabine se situe de manière bien visible face de la rue de Neudorf, dans un mur de soutènement en avant-plan du pylône. Au niveau haut un palier de liaison permet aux piétons et aux cyclistes de sortir de la cabine, ou de l’attendre, en ayant toujours une vue bien dégagée sur les allées et venues sur la passerelle.
De l’autre côté du palier un porte-à-faux avec paroi vitrée, de même qu’une ouverture continue dans le campanile sur toute sa hauteur, tel un diapason orienté sur la Ville, offrent des vues spectaculaires sur le panorama de l’axe de la vallée et sur la silhouette caractéristique de la capitale, tout particulièrement les flèches de la Cathédrale.